Joburg, le retour.

Retour à Johannesburg, la boucle est bouclée

 Après ces sublimes paysages, les plaines monotones puis la ville, la circulation sous une petite pluie fine rendent un peu déprimant le retour à la  » civilisation « . De plus, nous allons nous séparer : Mélina, Adrien, Maloë et Thalie rentrent à La Réunion, nous restons, avec Sylvie et Jean Luc à Johannesburg trois jours de plus. Avant leur départ, repas d’au revoir copieux : toujours à base de viande (portions monstrueuses), et desserts énormes. (Maloë a adopté les burgers frites ! )

Programme du premier jour : Constitution Hill, la prison number four, aménagée dans et autour d’un ancien fort où l’on découvre les terribles conditions de vie des prisonniers dans les différents quartiers : selon la couleur de peau, le traitement diffère : nombre de couvertures, , nombre de personnes dans un dortoir, de douches, punitions, régime alimentaire, cellules d’isolement. Cela complète de visu les informations du musée de l’apartheid.

Après un incident de fermeture de coffre, Patrice a dû rechercher une pharmacie pour soigner une belle écorchure sur le torse. Un charmant pharmacien a fait ça très bien avec force pansements. Pour se remettre de nos émotions, nous déjeunons dans un resto branché de Maboneng « lieu de lumière », quartier investi par des artistes, galeries modestes, boutiques et street art. Le spectacle est dans la rue : des photographes hèlent les passants pour les prendre en photo en plein milieu de la rue et carrefour, ce qui crée une certaine confusion. Puis ils leur envoient les photos par SMS. Il y règne une ambiance bon enfant, les vendeurs de peintures et autres sculptures ne sont pas trop insistants. On se sent en sécurité. Ca n’aurait pas été le cas dans des quartiers d’immeubles délabrés que l’on a traversés auparavant (central Business district). Malgré les recommandations alarmistes du routard, on ne s’est jamais sentis menacés. il faut dire qu’on n’aurait aucune envie de parcourir cette ville la nuit. Pour la voiture, il y a toujours un gardien qui nous dégote une place et reçoit un petit pourboire en échange.

Repas du soir dans une rue animée à 10 minutes de la guesthouse. Nous y sommes allés à pied, le quartier de Melville, très beau quartier résidentiel nous paraissant sans danger le soir. Malheureusement, il est très difficile de trouver un restaurant calme un samedi soir, la musique est mise à fond partout, à laquelle s’ajoute la télé avec match de foot.

Deuxième jour, visite de Soweto, le célèbre township ( SOuth WEstern TOwnship ),  ville dans la ville qui a été construite au moment de l’apartheid pour loger la main d’œuvre noire et où se sont développées les luttes anti apartheid. C’est là que résidaient Mandela et Desmond Tutu. Nous avons eu une visite spéciale avec un guide blanc non conventionnel. On a eu l’impression qu’il était là pour faire sa campagne, serrant la main à tous en essayant de parler politique et de les convaincre qu’il faut se révolter contre le gouvernement. Apparemment, il est connu comme le loup blanc. Une dame m’a dit : c’est un healer  (guérisseur) en voyant son collier de perles avec deux formes de gouttes en pendentif (on avait remarqué que sur la plage avant de sa voiture étaient étalés des tissus, peaux de bêtes et ossements d’animaux, cornes).  Nous avons parcouru plusieurs quartiers à pied, rencontré des gens souriants avec qui nous avons pu échanger un peu. Concours de qui photographie qui ! Je m’attendais à des bidonvilles, certes, il y en a (nous n’y avons pas pénétré). En fait nous avons vu des rues propres, des maisons coquettes, avec jardinet impeccable qui jouxtent des maisons très modestes en parpaings et toit de tôles, toutes bien entretenues. Nous sommes rentrés dans une cour commune à plusieurs familles (nous en avons compté 9) donc 9 maisonnettes en parpaings, tôle ondulée, avec un robinet d’eau (gratuite) et l’électricité. Le sol est couvert de carreaux, de vieux tapis (pour se protéger de la boue en temps de pluie).

 A midi, notre guide nous a emmenés déjeuner dans un restaurant zoulou. On choisit et achète sa viande dans la boucherie, puis on la découpe soi même, on ajoute les épices, puis le cuisinier la fait griller sur un immense barbecue où se consume carrément un tronc d’arbre (2 m environ ). On nous la présente prête dans un grand plat en bois avec du Pap (espèce de bouillie faite à partir de farine de maïs, eau et sel). Sa consistance permet de la manger accompagnée de morceaux de viande et saucisse de bœuf à la main. c’est très bon.

Nous avons eu la chance de bénéficier d’un beau soleil, le temps s’est gâté après 15 h. Nous avons décidé de faire laver la voiture. Deux personnes ont passé un peu plus d’une heure à astiquer l’intérieur, l’extérieur, le tour des roues. Ça n’était pas du luxe après les pistes.

 

Journée du départ :

Nous avions décidé d’aller visiter une ancienne mine d’or, malheureusement, elle était fermée. Donc, changement de projet. Notre hôtesse ayant été choquée que le guide ne nous ait pas amenés visiter la maison de Mandela, nous avons pallié ce manque. Nous avons vite compris le pourquoi de cet « oubli ». Tout autour de la maison sont installées des boutiques et étals de souvenirs, des danseurs zoulous se produisent, et des dizaines de touristes se pressent dans la maison. Entrée hors de prix. En fait de maison de Mandela, il s’agit d’une reconstruction à partir de deux murs en ruines. Les documents exposés ne sont pas d’un intérêt fou et la foule se presse dans ce petit endroit. Bref, nous n’aurons pas de regret, c’est fait ! Passage devant le grand hôpital de Soweto, les Orlando towers, tours d’une ancienne centrale à charbon aux gigantesques fresques.

Dernier repas dans un lieu branché : 44 Stanley (quartier Braamfontein), des boutiques chics dans des bâtiments industriels rénovés autour de cours arborées. Très joli.

Retour à l’aéroport où nous laissons la voiture qui a bien rempli son contrat.